Défi transport d'Ottawa
Le Défi transport d'Ottawa est un événement d'une semaine, qui encourage les gens d'âge légal pour la conduite (16 ans et plus) à réduire la pollution de l'air en utilisant un moyen de transport actif et durable pour se rendre au travail ou à l'école et en revenir. Les gens pouvaient marcher, utiliser le vélo, prendre l'autobus, faire du télétravail, utiliser le co-voiturage, ou une combinaison de tous ces moyens, plutôt que de conduire seul dans leur voiture.
Historique
Le Défi transport est un événement agréable et compétitif qui met l’accent sur les bénéfices pour la santé, l’économie et l’environnement associés à un moyen de transport actif et durable, et sensibilise les gens aux problèmes de changement climatique. Ce projet incite également les participants à essayer d’autres moyens de transport durables. La campagne d’une semaine se tient la première semaine de juin de chaque année, et coïncide avec la Semaine nationale de l’environnement du Canada (www.on.ec.gc.ca/environment-week/intro.html) et la Journée de l’air pur Canada, le premier mercredi du mois de juin (www.ec.gc.ca/cleanair). La population est encouragée à participer en tant qu’équipe de travail et à se mesurer à des groupes de taille similaire, mais les gens peuvent également participer individuellement si leur milieu de travail ne s’y inscrit pas.
Le Défi transport a commencé comme une initiative populaire dans les principales villes du Canada. Dans la région d’Ottawa-Carleton, Auto Free Ottawa (AFO) a organisé une semaine annuelle Défi cycliste depuis 1991, et durant ce temps, a créé une base de données en ligne qui pouvait être utilisée par les participants qui avaient accès à Internet. La base de données continue d’être modifiée et améliorée à chaque nouvelle campagne.
En 1998, l’AFO a adopté le nom de Défi transport afin d’être uniforme avec les autres villes canadiennes qui avaient des campagnes semblables. Cette année-là, tous les autres moyens de transport actifs et durables ont été ajoutés, incluant la marche, le transport en commun, le télétravail et le co-voiturage. Un nombre approximatif de 2 000 personnes provenant d’environ 40 groupes ont participé en 1998. En 1999, avec l’ajout du financement venant du gouvernement régional pour embaucher un coordonnateur à temps partiel, la participation dans la région de la capitale nationale* a triplé pour atteindre un nombre de 6 248 habitants.
*La région de la capitale nationale inclut les municipalités d’Ottawa, Kanata, Nepean, Gloucester, Vanier, Cumberland et les cantons de Rideau, Goulbourn et Osgoode en Ontario, ainsi que les municipalités de Hull, Aylmer, Gatineau et Buckingham au Québec. La population totale est évaluée à 1 000 000.
Établir les objectifs
Les objectifs de la campagne 2000 du Défi transport étaient :
- Réduire les émissions de gaz à effet de serre associées avec l’utilisation de l’automobile.
- Doubler le taux de participation de 1999.
- Qu’au moins 5 % de tous les participants soient des conducteurs qui voyagent seuls qui ont changé leurs habitudes a) la Journée de l’air pur Canada (JAPC), ou b) la semaine complète du Défi.
- Pour la deuxième année de suite, vaincre Calgary (une autre ville canadienne) dans un défi inter-villes.
- Obtenir de plus hauts taux de participation de la part des jeunes dans les écoles d’Ottawa-Carleton et de l’Outaouais.
Bien s'informer
N/A
Mettre en oeuvre le programme
La campagne 2000 du Défi transport a commencé tard en 1999 avec la garantie de financement d’Auto Free Ottawa (AFO) de la région d’Ottawa-Carleton; en janvier 2000, un coordonnateur a été embauché. Comme dans les années précédentes, l’AFO a travaillé en étroite collaboration avec Environnement Canada afin de promouvoir le Défi comme faisant partie de la Semaine nationale de l’environnement et la Journée de l’air pur Canada, ainsi qu’avec le Département de l’environnement de la ville d’Ottawa et la Direction de la gestion de la mobilité de la région Ottawa-Carleton. Un parrainage financier additionnel a été obtenu des compagnies privées ayant déjà participé au Défi transport, ou qui appuyaient les buts de la campagne.
Utilisant les listes de contacts antérieures et la base de données de l’AFO, les groupes qui avaient participé aux campagnes précédentes étaient contactés dès le mois de mars. Les groupes étaient divisés en secteur public, privé ou de l’enseignement. Pour les prix, ils étaient de nouveau divisés selon le nombre d’employés ou d’étudiants (1 000 et +, 100 à 999 et 1 à 99). Environnement Canada et les fonctionnaires municipaux ont également identifié des personnes contact clés.
Le Défi transport était également ouvert à toute personne d’âge légal à la conduite qui utilisait régulièrement des moyens de transport actifs et durables, et non seulement à ceux qui conduisent habituellement seul. Cette mesure reconnaissait les efforts de transport actif et encourageait les gens à agir comme des modèles à suivre pour leurs collègues de travail, voisins, membres de la famille et amis. (Soutenir la motivation au fil du temps, Attrait des normes). On leur demandait de marcher, pédaler, prendre l’autobus, utiliser le télé-travail ou le co-voiturage, ou une combinaison de tous ces moyens plutôt que de conduire seul (Surmonter des obstacles spécifiques).
Comme cela avait été fait en 1999, la région de la capitale nationale a mis au défi la ville de Calgary, qui a une population semblable en nombre, pour voir qui des deux aurait le plus grand nombre de participants.
PROMOTION
Débutant en mars, des articles dans les journaux locaux ont fait la promotion du Défi transport et ont invité les équipes en milieu de travail à s’inscrire. En avril et en mai ont eu lieu des réunions avec les ministères fédéraux afin de leur fournir de l’information et de l’aide pour mettre sur pied leur campagne en milieu de travail.
Les deux compagnies locales de transport en commun, OC Transpo et la Société de transport de l’Outaouais, ont préparé des brochures qui présentaient le Défi transport, dans le cadre d’une campagne plus large, en collaboration avec l’Association canadienne du transport urbain (ACTU), afin d’augmenter l’achalandage au pays. Dans Ottawa-Carleton, 20 000 copies de la brochure ont été imprimées et distribuées dans les autobus durant la semaine précédant le Défi transport. Plus d’informations ont été imprimées dans le bulletin d’information « Circuits » distribué aux passagers d’OC Transpo. OC Transpo et l’ACTU ont distribué des chandails de couleur jaune clair avec le logo « Walk Bike Ride », qui étaient donnés comme prix de participation et en promotion. Les politiciens locaux ont aussi porté les t-shirts aux événements du Défi transport.
La radio communautaire CKCU FM a grandement appuyé le Défi transport et a diffusé plusieurs entrevues soulignant les différents moyens de transport, les problèmes de changements climatiques et les bienfaits sur la santé apportés par le transport actif (Médias). Les stations locales de télévision et CBC Radio ont aussi diffusé des entrevues.
Une annonce de service public pour la radio a été préparée et peut être entendue sur le site Internet du Défi transport, sur la page Média. Elle a été envoyée à plusieurs stations radio dans la région de la capitale nationale. Un suivi dans ces stations a révélé que les animateurs ont choisi quelle annonce diffuser et que ces annonces n’étaient pas localisées par rapport au moment où elles étaient diffusées. À ce jour, aucune information n’a été reçue indiquant que l’annonce a bel et bien été diffusée, mais elle sera retenue et réutilisée pour les campagnes futures.
Des publicités ont été placées dans les journaux locaux et dans Xpress, un journal de divertissement hebdomadaire. Xpress a aussi imprimé des articles concernant le Défi transport.
Plusieurs groupes locaux sans but lucratif, Environnement Canada, la ville d’Ottawa, et la région d’Ottawa-Carleton ont ajouté un lien à partir de leur site Internet au site Internet du Défi transport, donnant à la campagne un plus grand profil.
Les événements suivants ont été organisés par le Défi transport ou par des groupes qui offraient leur appui en tenant des campagnes semblables :
- Une démonstration de sécurité à bicyclette a été organisée avec l’appui de Citizens for Safe Cycling.
- Des journaux gratuits ont été distribués par les maires locaux, les politiciens locaux et régionaux ainsi que par l’honorable David Anderson, ministre fédéral de l’Environnement, à deux événements « Merci » pour les usagers du transport en commun.
- OC Transpo et l’Association canadienne de transport urbain ont lancé une nouvelle campagne de publicité afin d’accroître l’achalandage en mai.
- La Fondation David Suzuki, Nortel Networks et Postes Canada ont organisé des expositions commerciales qui mettaient l’accent entre autres, sur le transport actif et durable, en avril, mai et juin.
Dans plusieurs de ces activités promotionnelles, l’AFO a insisté sur le Défi entre la région de la capitale nationale et Calgary afin de susciter l’intérêt et la compétition amicale.
Sur le site Internet du Défi transport, ainsi que dans les articles et les entrevues radiophoniques, les économies ont servi à promouvoir le transport actif et durable (Soutenir la motivation au fil du temps). Par exemple, le coût d’utilisation d’un véhicule (données venant de l’Association canadienne des automobilistes) a été comparé au coût d’une passe annuelle d’autobus, ou le prix d’achat d’un nouveau vélo. Le prix de l’essence à la hausse a aussi été utilisé comme étant une mesure financière dissuasive à conduire un véhicule seul et a été mentionné dans les entrevues radiophoniques et les articles (Mesures financières incitatives et dissuasives).
TROUSSES DE RENSEIGNEMENTS
Une trousse d’informations a été envoyée à tous les groupes intéressés à participer. Elle fournissait des suggestions quant à la façon de mettre en place une campagne en milieu de travail ou à l’école, et incluait des affiches attirantes qui présentaient la mascotte du Défi transport (le « Walking Briefcase » - le porte-documents marchant), de l’information sur les services de transport locaux, une carte géographique régionale pour les trajets d’autobus et les pistes cyclables et une disquette comprenant un tableau afin de recueillir l’information, et des échantillons de courriels qui pouvaient être envoyés à tous les participants du groupe. Le principal document d’information, le tableau et les exemples de courriels étaient également disponibles sur le site Internet du Défi transport en tant que fichier à télécharger.
Plusieurs personnes, dans des campagnes passées, ont cité le manque d’informations et de ressources comme un obstacle à utiliser le transport actif et durable (Surmonter des obstacles spécifiques). La trousse d’informations et le site Internet ont donc été conçus pour donner de l’information concrète au public (trajets d’autobus et de pistes cyclables, listes de ressources, bienfaits, etc.) à propos des autres moyens. Certains groupes qui s’étaient inscrits au Défi transport avaient déjà les installations nécessaires (douche et vestiaire, support à bicyclettes, stationnement réservé au co-voiturage, etc.) et ces groupes se sont assurés que l’information était déjà disponible pour les employés avant et pendant la campagne.
L’affiche a été conçue professionnellement et imitait le concept du site Internet. La mascotte était utilisée sur tous les moyens de communication : affiche, site Internet, macarons, articles et communiqués de presse.
Chaque groupe recevait des macarons promotionnels qui pouvaient être apposés sur les vêtements, chapeaux, sacs à dos ou cubicules des lieux de travail et qui représentaient le logo « Walking Briefcase » et les dates du Défi transport. Cela a aidé à augmenter la visibilité de la participation et à promouvoir les événements comme étant une action que le milieu de travail appuyait et approuvait (Attrait des normes).
Chaque groupe devait désigner un capitaine d’équipe qui serait le contact principal pour le coordonnateur du Défi transport et qui devrait s’occuper de la campagne pour son groupe en moussant l’événement et en s’assurant de l’implication de ses employés ou étudiants.
Obtenir le financement pour le programme
L’AFO a assuré un financement de base de 14 000 $ de la région Ottawa-Carleton, et 8 500 $ venant du secteur privé. De généreux dons de prix, de matériel d’information, de ressources humaines, de fournitures de bureau, de services téléphoniques, de conception graphique, de frais de poste, de services en langue française, etc. représentaient au moins un autre 10 000 $.
Les dépenses primaires incluaient les frais du coordonnateur, l’imprimerie, la publicité, les macarons promotionnels, la traduction, le site Internet et la conception graphique.
Mesurer les Résultats
Il existait trois façons pour les gens d’inscrire la distance qu’ils avaient parcourue et le moyen de transport qu’ils avaient utilisé.
- Des feuilles de contrôle étaient incluses dans la trousse d’informations pour que les employés puissent y inscrire leurs informations et les télécopier au coordonnateur du Défi transport. L’information était ensuite entrée manuellement dans la base de données de l’AFO. Les groupes qui tenaient une campagne sur papier demandaient à des bénévoles de recueillir l’information, exigeant de chaque employé un engagement face à la campagne, pour la semaine entière ou une partie de la semaine (Obtenir un engagement).
- Le tableau inclus dans la trousse permettait aux capitaines d’équipes d’y inscrire le nom de chaque participant, la distance parcourue et le moyen de transport utilisé dans un programme informatique. Ce dossier était envoyé par courriel au coordonnateur et converti dans une forme qui pouvait être transférée directement dans la base de données de l’AFO.
- Une inscription au site Internet était la façon la plus rapide de faire partie du programme. Un raccourci sur le site Internet vers une adresse (URL) était créé pour chaque groupe inscrit, pour que les capitaines d’équipes puissent envoyer un message à tous les membres de l’équipe en utilisant l’URL sur le site Internet. Une fois que le participant avait cliqué sur le lien URL, il était automatiquement envoyé à la page de son groupe sur le site Internet du Défi transport, où il pouvait y inscrire ses informations.
La base de données de l’AFO rassemblait l’information sur le moyen de transport de chacun des participants et sur les kilomètres parcourus durant la semaine du Défi transport. Un modèle sur la pollution d’Environnement Canada a été utilisé afin de traduire l’information sur la distance et le moyen de transport en kilogrammes d’air pollué évité. Le bioxyde carbonique, le monoxyde de carbone, les hydrocarbures et les oxydes d’azote ont été mesurés.
Les groupes enregistrés étaient inscrits sur le site Internet Défi transport et permettaient un lien entre leur site Internet de compagnie ou ministère et le site Défi transport. L’engagement était plus fort pour ces groupes du fait que leurs résultats étaient publiés sur un site Internet public (Obtenir un engagement).
Chaque participant se voyait demander quel était leur mode habituel de transport afin de déterminer combien de participants étaient des conducteurs seuls ayant changé leur comportement durant la semaine Défi transport. Les trois premiers symboles du code postal de chaque participant étaient aussi nécessaires afin de déterminer le nombre de participants du côté du Québec et de l’Ontario dans la région de la capitale nationale.
Le nombre final de participants a été utilisé afin de déclarer un gagnant dans la compétition contre Calgary.
Réaction
N/A
Résultats
10 939 personnes (1 % de la population de la région de la capitale nationale) faisant partie d'environ 100 groupes inscrits ont participé. Cela représente une déviation de presque 300 tonnes métriques de pollution de l'air si tous ces participants avaient conduit un véhicule seul. Environ 20 % de tous les participants ont indiqué qu'ils conduisaient normalement leur véhicule seul, deux jours par semaine et plus.
En 1999 et en 2000, la région de la capitale nationale a remporté son défi contre Calgary.
Plusieurs groupes qui avaient participé les années précédentes ont connu une augmentation marquée dans leurs niveaux de participation. Par exemple, la Société pour l'expansion des exportations a augmenté sa participation de 30 % en 1999 à 70 % en 2000, et Santé Canada a fait grimper sa participation de 23 % en 1999 à 47 % en 2000.
Il y a également eu une augmentation dans le nombre de nouveaux groupes qui n'avaient jamais participé au Défi transport avant. Environ 20 % des groupes étaient de nouveaux participants.
L'implication scolaire toujours faible était un résultat direct des dates du Défi transport, qui coïncidaient avec la fin de l'année scolaire, particulièrement pour les écoles secondaires.
Il n'y a aucune information concernant les changements à long terme dans les comportements qui auraient pu se produire grâce au Défi transport.
Contacter
Auto Free Ottawa : http:/www.flora.org/afo
Le Défi transport: http://ottawa.commuterchallenge.net
Canadian Commuter Challenge : www.commuterchallenge.net
Courriel : challenge@flora.org
Cette étude de cas a été écrite par Sharon Boddy.
La traduction vers le français a été faite par Loreli Berthiaume. Elle serait disponible pour traduire des textes, de l'anglais au français. Si vous désirez de plus amples informations, prière de la contacter à son adresse courriel lorelib@videotron.ca.
Rénald Gagnon a édité la version française de cette étude de cas. Rénald possède de nombreuses années d’expérience de traduction et de révision dans des domaines très variés. Vous pouvez le joindre par courrier à : relimax@magma.ca.
Le financement pour l'ajout de cette étude de cas a été généreusement fourni par le Fonds d’action pour le changement climatique du Gouvernement du Canada, Suncor, Syncrude, Enbridge Consumers Gas et TetraPak Canada Inc.
Notes
Le Canadian Commuter Challenge est basé à Calgary. Actuellement, plusieurs coordonnateurs de la ville travaillent avec les organisateurs à Calgary afin de trouver une solution pratique pour une collecte de données pour toutes les villes. Sur son site Internet, l’AFO fournit également de la documentation gratuite à chaque ville qui veut utiliser la base de données de l’AFO ( www.flora.org/afo/lists/ ). Certaines initiatives pour le futur pourraient inclure un parrainage national et une campagne médiatique nationale. Un partenariat avec les écoles est également envisagé, vu que les dates du Défi transport (première semaine de juin) entrent en conflit avec la fin de l’année scolaire.
Le Défi transport dans la capitale nationale a aussi agi en tant que tremplin où les groupes pouvaient trouver de l’information et/ou poursuivre les programmes de gestion de demande de transport déjà existants. Par exemple, la région d’Ottawa-Carleton a lancé son programme ECOPASS pour ses employés (les employés achètent une passe d’autobus pour l’année avec un rabais de 15 %, utilisant une déduction sur leur salaire) juste avant le Défi transport; elle a utilisé les deux campagnes afin de persuader ses employés d’utiliser l’autobus plutôt que de conduire leur voiture.
Le Défi transport et la région d’Ottawa-Carleton ont conjointement coordonné un atelier d’Options de voyage, développé par B.C. Transit ( www.transitbc.com/traveloptions/ ). Les représentants d’environ 25 compagnies et ministères ont assisté à cet atelier afin d’en apprendre plus sur l’implantation des programmes de réduction des déplacements toute l’année.